L'apôtre Paul présente l'essentiel de l'Évangile en centrant son message sur la personne et l'œuvre de Jésus-Christ : sa mort expiatoire, sa résurrection victorieuse et la grâce de Dieu offerte à tous par la foi. Pour Paul, l'humanité est profondément marquée par le péché et incapable, par ses propres efforts, de rétablir la relation rompue avec Dieu. La solution n'est pas une loi parfaite ni des rites, mais la justification — être déclaré juste — qui vient uniquement par la foi en Jésus.
La mort de Christ est comprise comme un sacrifice substitutif qui prend sur lui la condamnation méritée par les hommes ; sa résurrection prouve que Dieu a accueilli cette offrande et inaugure une nouvelle vie. En s'unissant à Christ par la foi, le croyant participe à sa mort et à sa résurrection : l'ancienne existence dominée par le péché est brisée, et une vie nouvelle commence, guidée par l'Esprit Saint.
La grâce occupe la place centrale : ce salut n'est pas une récompense de mérite humain mais un don immérité. Paul insiste également sur l'universalité de l'Évangile — il est annoncé aux Juifs et aux païens — et sur l'égalité nouvelle en Christ : les barrières ethniques, sociales et religieuses ne déterminent plus l'accès à Dieu. La foi seule, non les œuvres de la loi, fonde la réconciliation avec Dieu.
Conséquences pratiques : l'Évangile transforme l'éthique et la communauté. Les croyants sont appelés à vivre selon l'Esprit — amour, patience, humilité, justice — et à construire des Églises marquées par la liberté aimante plutôt que par l'obsession des observances. Paul voit l'Église comme le corps de Christ, une réalité missionnaire et solidaire, envoyée pour répandre cet état de grâce dans le monde.
Enfin, l'espérance paulinienne se tourne vers la résurrection finale et la pleine réconciliation de toute chose : la création entière participera à la restauration opérée par Dieu. Entre-temps, la foi en Christ donne sens, identité et but — vivre pour la gloire de Dieu en attendant l'accomplissement définitif de ses promesses.
Dans l'épître aux Galates, Paul met en garde avec force contre le danger de retourner sous la loi comme moyen d'être accepté par Dieu. Pour lui, abandonner la grâce pour reprendre les exigences de la loi revient à renier l'œuvre accomplie par Christ et à annuler la liberté que l'Évangile a inaugurée. Paul affirme que la loi, bien qu'ayant une fonction pédagogique, ne peut ni justifier ni transformer le cœur humain.
Il rappelle aux Galates que recevoir de nouveau la loi comme système de justice revient à "tomber de la grâce" : on se détourne de la confiance totale dans l'œuvre de Christ pour s'appuyer sur ses propres performances. Paul souligne que la loi a été un tuteur temporaire menant à Christ, mais que désormais, la foi ouvre l'accès direct à Dieu et rend les croyants pleinement fils et héritiers.
L'apôtre insiste que le retour à la loi réintroduit l'esclavage : celui de la culpabilité, de la peur et des règles comme fondement spirituel. En Christ, au contraire, les croyants reçoivent la liberté, c’est-à-dire la capacité nouvelle de marcher par l'Esprit. Cette liberté ne conduit pas au désordre moral, mais à une vie marquée par le fruit de l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur et maîtrise de soi.
Pour Paul, la vie chrétienne ne repose plus sur l'observance rituelle ni sur l'identité ethnique, mais sur la nouvelle création opérée par l'Esprit. Ainsi, les Galates sont exhortés à demeurer dans la grâce, à refuser les pressions religieuses qui veulent ajouter des conditions au salut, et à garder les yeux fixés sur Christ, l'unique source de justice, de liberté et de transformation.